Les manifestations, ça suffit !
Avec toute la sympathie que j’ai pour vous, mesdames et messieurs les antipass & antivax, je me dois de vous dire que vous commencez à me les briser menues. Vous me les brisez alors que je suis moi-même opposé au pass sanitaire.
La Révolution Française, film (1989)
Manifestement, vous n’avez pas retenu la leçon de 18 mois de gilets jaunes.
DIX-HUIT crénom de mois qui se sont avérés parfaitement inutiles. Macron s’était contenté de mettre en scène une mascarade pour donner l’illusion d’écouter vos doléances et rien n’a changé.
J’ai été manifester samedi, tout comme j’étais sorti lors du tout 1er week-end des gilets jaunes. Et j’ai ressenti le même sentiment de total vacuité. Je suis rentré chez moi avec l’impression d’avoir perdu mon temps.
C’est bien beau de marcher avec une pancarte rigolote dans la main ou des citations de Voltaire collées au cul en criant « LIBERTÉ, LIBERTÉ » ; seulement qui vous écoute, concrètement, à part les voisins ou les promeneurs ? Macron, dans son maillot à Brégançon, il ne vous entend pas.
Il faut se le mettre dans le crâne : les manifestations ne servent plus à rien. Elles fonctionnaient du temps des syndicats quand on avait des représentants qui savaient parler pour obtenir des accords parfois convenables. Aujourd'hui, on se vante de n'être pas représentés, de n'avoir pas de chef, et mieux vaut ça en effet que d'avoir un Jerôme Rodrigues ou un Maxime Nicolle.
Mais qu'on se le dise : Macron n’en a rien à péter de voir Bastien et Ghislaine manifester au carrefour de la mairie de Puichéric. Macron sait que vous n’allez rien changer. RIEN DU TOUT.
Parce qu’une fois sa promenade finie et son bronzage entretenu, tout le monde rentre à la maison.
On à affaire à un pouvoir Jacobin où toutes les institutions du pouvoir sont concentrées à Paris.
L’Assemblée nationale, l’Élysée, le Palais du Luxembourg et les grands médias sont à Paris. Ça fait chier, c’est pas marrant, mais c’est comme ça, c’est là que ça se passe.
Mais ne croyez pas pour autant que c’est en recommençant la connerie de marcher sur les Champs-Elysées que ça va être mieux. Paris c’est 105,4 km². Quand vous défilez à 10 000 ou même 100 000 au centre, 99% du reste de la ville s’en bat la race de vous.
Deux-trois pavés de maisons plus loin on n’entend plus les cris ni les tirs de LBD et on peut boire sa corona en terrasse en remplissant ses mots croisés sans être déconcentré.
Donc de deux choses l’une. Soit vous reconnaissez que vous êtes là simplement pour prendre l’air mais qu’au fond vous n’y croyez pas et alors vous rentrez chez vous avant de prendre rendez-vous pour vous faire piquer…
Soit on y va avec la ferme intention de les prendre par le col pour les traîner, non pas à l’échafaud, mais à un formidable procès qui fera pâlir les fantômes de Nuremberg, et on dégorge ce pouvoir enkysté une bonne fois pour toutes.
Mais je sais que ça n'arrivera jamais car personne, moi compris, n'a envie de se retrouver en première ligne d'un tel mouvement. Et oui, les temps ont changé et nous sommes tous devenus un peu lâches, un peu mous, un peu minables. La fièvre de la révolution qui agite nos rangs aujourd'hui n'est qu'une pâle pantomime elle-même inspirée des mimes des films d'époque vus à la télé. Autant dire que ça n'ira pas loin...
Bon sang, j'avais sorti mon meilleur habit du dimanche, ce samedi, pour montrer l'exemple et à d'éventuels journalistes qu'on n'est pas tous des pecnots à la ramasse et déjà plus ou moins hors-société avant le pass. Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas mêlé à une foule, mais quand j'ai vu les têtes de gagnants j'ai compris pourquoi je reste en retrait la plupart du temps.
Alors il reste une 3e option à notre misérable portée : taper où ça fait le plus mal. Pas dans les couilles – ils n’en ont pas, ce sont des merdes –, mais au portefeuille ; et toujours sur Paris, parce que bloquer l’agglo de Montélimar, excusez-moi, mais on s’en fout.
Et dans ce cas, ce n’est pas aux Champs-Elysées qu’il faut se donner rendez-vous ; mais tout autour de la périphérie de la capitale pour l’asphyxier ; être mobile, dispersés par petites grappes plutôt que nassés comme du hareng en attendant les lacrymos et les camions à eau.
Vous faites ce que vous voulez. Mais le 14, si c’est pas du sérieux, moi je reste à bouffer des cajous devant un Fernandel et puis c’est marre.