Halte au feu
Où est donc passé le respect ? Où est donc passé l’amour de son pays ? Où est donc passé l’amour de ses habitants ? Qu’est-ce que nous vous avons fait, Monsieur le Président ?
Aujourd’hui, des armes d’une dangerosité exceptionnelle sont utilisées par les forces de l’ordre. Il y a des blessés du côté des forces de l’ordre, et il y a des blessés du côté des manifestants.
Pourquoi ?
N’y aurait-il pas meilleur moyen de canaliser une manifestation que de tirer dessus avec des armes ? Et je parle bien d’armes, qui détruisent le visage de leurs cibles.
J’aimerais bien connaître – mais je ne suis pas spécialiste, malheureusement – les conséquences d’une balle arrivée en pleine face de quelqu’un, au niveau de la tête et du cerveau.
Mais ça, on ne pourra le juger qu'ultérieurement, dans les mois et les années qui viennent.
Jamais depuis 40 ans, une telle répression n’a été faite par les forces de l’ordre sur des manifestants. À une époque, il suffisait d’une matraque, d’un bouclier et de savoir courir pour éloigner les manifestants. Aujourd’hui, avec la nouvelle technologie, on utilise une arme destructrice.
Je repose la question : pourquoi ?
Pourquoi des français s’affrontent-ils à des français ? Alors que, normalement, le peuple doit être uni.
Unis, nous pouvons tout.
Et merde, nous sommes la France !
3 mois que nous y avons droit tous les samedis. La seule réponse : c’est d’aller faire des réunions dans les mairies, c’est de tenir des discours et de noter, et de faire semblant de mener un grand débat.
Durant combien de temps cela va-t-il durer ?
Dans mes rêves les plus fous, dans mes fantasmes les plus incertains, j’imagine mon président de la République – bien que je ne sois pas d’accord avec lui, il reste mon président, parce que je ne veux pas d’une division – annoncer à 20 heures, dans une allocution radiotélévisée, que les 80 km/h vont être supprimés, qu’on annule la hausse du diesel d’il y a quelques mois, qu’il n’y aura pas d’augmentation sur les autoroutes, et qu’on va convoquer le grand patronat pour demander de donner un peu plus d’argent, car il est anormal qu'une trop large portion des bénéfices aillent dans la poche des actionnaires.
Il faut absolument calmer la France, quitte à remettre beaucoup de choses à plat.
Il est temps de parler. La pression monte, dans ce pays, de jour en jour. Des gens ne peuvent pas manger, des retraités ne peuvent pas y arriver ; il faut intervenir et vite !
Il est tard, ce soir. Je vous ai peut-être embêtés avec un rêve. Mais quelques fois, il vaut mieux se réfugier dans un rêve qu’être dans la réalité. Merci de m’avoir lu, je vais me coucher.
Arthur de la Rivaudière (2019-02)